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Les sols de Crozes-Hermitage
L'appellation
Crozes-Hermitage et ses 1600 hectares en vignes fait
partie des Côtes du Rhône septentrionales, dans le Nord du département
de la Drôme. Contrairement à ses voisins de Côte-Rotie, St Joseph ou
Cornas par exemple, le vignoble se situe donc en rive gauche du Rhône
(comme l'Hermitage),
juste avant la confluence avec l'Isère.
Blottie dans les collines au Nord de Valence,
l'appellation s'étend contre la bordure du Massif Central et à
seulement
quelques kilomètres des contreforts alpins, avec les crêtes du Vercors.
A la différence de ces proches voisins, le vignoble de Crozes n'est pas
confiné aux seules pentes raides regardant le Rhône; il occupe
largement les plaines alluviales anciennes, en rive droite de l'Isère.
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Le Rhône et l'Isère,
sans
ces deux cours d'eau, il n'y aurait pas ces vastes entablements
d'alluvions anciennes qui représentent les plus grandes superficies. Il
n'y aurait pas non plus de versants abrupts, incisés, comme c'est le
cas dans le
défilé de Tain à St Vallier.
L'édification puis le creusement, des terrasses alluviales
caillouteuses, a
été guidé par les avancées ou reculs glaciaires. Les glaciers alpins
ont notamment atteint la région de St Marcellin, un peu en amont de
l'aire d'appellation du Crozes-Hermitage. Ces accumulations
fluvio-glaciaires de plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur, faites
de sables et de galets divers sont disposées en paliers successifs, de
260m pour les plus hauts et plus anciens niveaux à 130m d'altitude pour
les dernières alluvions.
Ces grands replats sont parcourus d'une multitude de chenaux étroits et
de méandres abandonnés par les cours d'eau. Outre ces subtilités du
relief qui se traduisent dans les sols, c'est la durée d'évolution des
terrasses qui va déterminer le type de sol.
A la base, les alluvions
contiennent souvent près de 85% d'éléments grossiers (galets
centimètriques à décimètriques), le reste étant très sableux avec pas
ou peu d'argile. C'est l'action du temps et du climat qui va donné des
sols très différents à partir de cette même roche-mère.
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Plus la
terrasse alluviale est ancienne, plus les cailloux ont été 'digérés,
transformés en libérant des oxydes de fer et des argiles. Les argiles
sont présentes en très faible quantité dans les premiers stades
d'évolution (sols les plus récents), puis elles envahissent très
progressivement le sol, ce qui
modifie fondamentalement le matériel initial squelettique. La
concentration des oxydes de fer en sub-surface donne des sols 'rouges'
(rubéfiés).
La circulation d'eau a par endroit redéposé des carbonates de calcium
dissouts, jusqu'à former des encroûtements calcaires, tels de
véritables poudingues. |
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Outre
ces sols d'alluvions anciennes, certes très majoritaires en surface, on
trouve à Crozes-Hermitage des sols issus de granites et gneiss très
anciens, mais aussi des sols loess (limons éoliens) ou de marnes
calcaires, sans oublier les sols très particuliers de kaolin à Larnage.
Cette étude de sol aura nécéssité le creusement et la description de
140 fosses pédologiques, réparties en 5 séries, accompagnées de près de
1000 observations et sondages à la tarière à main sur l'ensemble de
l'appellation.
Pour consulter la carte et le
rapport, cliquez ici.
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