Nos références
Les sols de Saint Joseph
L'appellation
Saint
Joseph couvre 3500 hectares (dont seulement le tiers est
effectivement planté), principalement en
Ardèche mais aussi dans la Loire où elle se mêle à l'appellation
Condrieu. Le vignoble s'étale entre 110 et 400 mètres d'altitude, sur
60 kilomètres du Nord au
Sud, entre Chavanay et Guilherand-Granges, toujours en rive droite du
Rhône.
Le vignoble de Saint Joseph est essentiellement situé sur des coteaux
granitiques ou gneissiques, en pentes raides qui regardent le Rhône ou
ses affluents, ainsi que leurs piémonts immédiats.
Les expositions principales des versants viticoles sont donc l'Est
(tournés vers le Rhône) et le Sud grâce au dense réseau hydrographique
secondaire qui est dans l’ensemble perpendiculaire au Rhône. |

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Dans
l’appellation, les roches en place du socle cristallin, magmatiques ou
métamorphisées, représentent un peu plus de 80% des matériaux parentaux
à l’origine des sols. Elles lui confèrent donc une unité indéniable.
On peut ensuite distinguer trois générations de granites qui touchent
le vignoble, cristallisés entre -340 et -280 millions d'années:
- un granite gris à gros grains (Tournon à Cornas)
- un large dôme granitique (massif du Velay)
- des granites à deux micas (secteur de Chavanay)
Sur
la bordure orientale du Massif Central, le granite du Velay, daté
de -300 millions d’années, a un rôle primordial. Sur une vaste
zone allant de Privas à Montbrison et du Puy à Vienne, la remontée de
ce magma a engendré la fusion des roches encaissantes, d’où une
enveloppe de migmatites (roches métamorphiques). On parle alors de
‘’granite d’anatexie’’, là où les migmatites ne sont issues que de
fusion partielle.
Les migmatites sont du coup assez hétérogènes dans leurs composition et
structure. Tantôt riches en minéraux sombres, tantôt plus claires,
elles présentent toujours des orientations des cristaux, contrairement
au granite plus homogène.
Dans le secteur de Sarras, Ozon, Arras et Vion, on rencontre également
des gneiss sombres et des amphibolites.
Peu ou pas quartzeuses, ces roches plus sombres et plus schisteuses
donnent des sols assez différents, moins sableux, moins acides et plus
riches en magnésium.
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Mais si les roches
de l'ère primaire sont très anciennes, les sols eux,
seront toujours jeunes dans ces pentes fortes: qu’ils soient rajeunis
par érosion, récemment épaissis par colluvionnement, ou encore plus
récemment stabilisés par la construction des terrasses de culture: on
n’y distinguera donc pas les horizons typiques des sols plus stables et
plus vieux, sauf sur quelques hauts replats.
On peut imaginer au vu des pH qui ne sont pas si acides qu’attendu sur
des sols granitiques, qu’il y a
eu une certaine neutralisation des sols par les poussières de loess
calcaire qui ont dû presque tout
recouvrir à la fin de chaque interglaciaire.
Bien connus dans la région, les loess forment une couverture de limons
sans éléments grossiers car d’origine éolienne (apportés par les
vents). Les saupoudrages de loess sont à la fois plus fréquents et plus
épais le long de l’axe du Rhône: lorsque l’on s’éloigne de ce couloir
venté, les loess se font plus discrets. Dans le vignoble, c'est à
Mauves et Saint Désirat que les amendements de loess sont les plus
importants.
Particulièrement fréquentes sur Crozes-Hermitage et d'autres
appellations des Côtes du Rhône méridionales, les alluvions anciennes
sont très rares sur Saint Joseph. Seuls quelques vestiges subsistent,
parfois étonnamment bien conservés comme à Châteaubourg ou Talencieux,
en plein coeur des coteaux granitiques.
Le raccordement des coteaux avec la plaine récente du Rhône est occupé
par les colluvions et autres dépôts de piémonts qui sont généralement
sableux car issus du démantèlement des roches cristallines. Les sols
les plus sableux peuvent être très acides, mais localement calcaires
selon la présence de loess ou de roches calcaires dans les versants
dominants.
Enfin, les roches calcaires, datées du Jurassique (et plus rarement du
Trias) apparaissent uniquement sur les hauteurs de Chateaubourg et de
la Montagne de Crussol.
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L'étude des sols a
été menée sur le terrain entre les printemps 2011 et 2014.
Près de 1800 sondages à la tarière et observations ont été réalisées
sur l'ensemble de l'appellation.
93 profils de sol ont été creusés dans les vignes entre février 2011 et
février 2012.
La profondeur moyenne atteinte par le tractopelle est de 140cm. Même
les profils granitiques ou gneissiques ont une profondeur moyenne de
près de 130cm. Les affleurements rocheux sont innombrables, mais dans
les parcelles viticoles, les sols minces et sableux reposent sur la
roche granitique altérée ('saprolite'), elle-même explorée par des
racines, certes rares, mais parfois sur plus de 150 cm.
Pour consulter la carte
générale simplifiée, c'est ici.
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