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Les sols de Saint Véran
Les 650
hectares de l'appellation Saint Véran concernent 6 communes de
Sâone-et-Loire (dans le Sud-Est de la Bourgogne): Prissé,
Davayé, Chasselas, Leynes, Saint Vérand et Chânes. L'aire délimitée a
obtenu son classement
d'appellation d'origine controlée en 1971.
Les vignes du Cru Saint Véran,
mitoyennes du Pouilly-Fuissé, s'étendent aux pieds des Monts du
Mâconnais, à quelques encablures du
Beaujolais. Le vignoble s'étale entre 200 et 400 mètres d'altitude, sur
les assises des
Roches de Vergisson, Solutré et du Mont de Pouilly. |
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Le contexte géologique
est assez particulier dans cette partie
méridionale de la Bourgogne. La
région mâconnaise et ses chaînons calcaires (ère secondaire) sont en
position de charnière,
enserrés entre les granites (ère primaire) à relier au Massif
Central et les dépôts (ère tertiaire) de la Bresse.
Les
cartes géologiques du BRGM ont vraisemblablement servi à éviter les
roches les plus anciennes du socle cristallin qui sont
par conséquent très peu représentées dans le vignoble en chardonnay
du Saint
Véran. Ces terrains magmatiques et volcaniques affleurent néanmoins
tout
autour vers le Sud dans le Beaujolais et plus à l'Ouest dans
le Charolais-Brionnais.
Au
sein de l'aire d'appellation, la série des roches mésozoiques présente
des successions de marnes et de calcaires. A quelques exceptions près,
le principe des crêtes à rochers durs et des combes à substrat marneux
se vérifie très bien ici. Du Trias argileux (et même gréseux à sa
base), jusqu'aux calcaires blancs du Jurassique supérieur, les ressauts
ou plateaux rocheux alternent avec les dépressions marneuses. Les
calcaires du Jurassique moyen, dits "à entroques", sont les plus
puissants et les plus emblématiques de la région. Ils forment les
escarpements les plus découpés, telles les roches de Vergisson et
Solutré. Le coeur du vignoble en Saint Véran s'appuie sur le long
revers Est, en arrière de ces cuestas.
Par ailleurs, de larges
replats et quelques bas de versants sont occupés par des épandages
d'argiles caillouteuses ou non, mis en place durant les
derniers
millions d'années avant notre ère. Ces formations résiduelles sont
notoirement sous-estimées sur les documents géologiques.
Dans
le but de caractériser la composante "sol" des terroirs de
l'appellation, une étude géopédologique et cartographique a
été
entreprise. Par commodité d'organisation, les vignes du Saint Véran ont
été découpées en 3 secteurs: Prissé, Davayé et une "zone Sud" qui
couvre le reste du vignoble.
Entre la
fin d'année 2005 et le début 2007, une quarantaine de profils de sols
ont été ouverts et plus
de 400 observations ont été réalisés dans toute l'appellation .
Ce
travail conséquent a pu
mettre en évidence une grande variabilité de la couverture de sols,
allant de terres acides à très calcaires, profondes à très minces, à
dominante argileuse ou plus limono-sableuse, caillouteuses ou non,
etc... |
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Les
fosses les plus typiques ont été décrites en groupe avec les
vignerons et techniciens soucieux de mieux connaître leurs sols et de
comprendre leur mise en place.
Globalement,
les sols issus de calcaires (souvent peu profonds)
dominent largement l'aire d'appellation Saint Véran avec près de la
moitié des surfaces plantées. Pratiquement un quart des vignes est
concerné par des sols relativement profonds d'argiles résiduelles ou
parfois de colluvions.
Si l'on regarde plus précisément les
variations entre secteurs, on voit rapidement que la zone Sud est
logiquement un peu plus marginale avec la présence de terrains issus du
socle primaire et du Trias. Autre particularité, les pentes plus fortes
dominées d'affleurements calcaires présentent des sols d'éboulis sur
marnes, peu observés à Prissé ou Davayé.
Par contre, les communes de Prissé et surtout Davayé vont présenter
plus de sols issus de marnes et marno-calcaires. |
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